Vimoutiers
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Eglise de l'Assomption de Notre-Dame
Construite entre 1888 et 1896 grâce à de nombreux dons privés, l'actuelle église de Vimoutiers remplace un ancien édifice des 15e et 16e siècles situé sur la Place de Mackau et jugé trop petit pour accueillir la population en constante augmentation.
Consacrée le 1er septembre 1896 par Monseigneur Trégaro, évêque de Séez, cette église, de la forme d'une croix latine, a été réalisée d'après les plans d'Alfred Louis Frangeul, architecte à Saint-Malo.
Elevée dans le style du 13e siècle en granit avec pierre calcaire en remplissage, elle se compose d'une nef avec bas-côtés couverts en appentis, d'un transept saillant à deux travées et d'un chœur cerné d'un déambulatoire s'ouvrant sur deux sacristies et sur des chapelles couverts en croupes polygonales. Des gargouilles en forme d'animaux fabuleux ornent le sommet des murs.
La façade principale, orientée au sud, est encadrée des deux clochers. Le premier niveau correspond aux trois portes d'entrées. Leur tympan est orné des Vertus Théologales (portes latérales) et de l'Immaculée Conception (porte principale). Le second niveau est occupé par une grande verrière.
Le décor et le mobilier date en grande partie du début du 20e siècle et des artisans de toute la France y ont participé :
- J. Fourcade, de Perpignan, pour le pavage,
- Marle pour les sculptures,
- Lavergne, de Paris, pour les vitraux,
- Dupas, à Cambrai, pour la clôture de chœur...
Offerts par la famille Laniel, les vitraux originels ont été détruits lors du bombardement de la ville le 14 juin 1944. Ils ont été remplacés par de nouvelles verrières réalisées par le maître-verrier Gabriel Loire entre 1950 et 1965 et financées par la Conseil Municipal et les Paroissiens et par les Pilot Club de Chicago et de Philadelphie. Les vitraux des bas-côtés et du déambulatoire sont divisées en trois parties :
- Partie basse : scènes de l'Histoire de France, de l'histoire de l'abbaye de Jumièges et de l'histoire de Vimoutiers.
- Partie intermédiaire : scènes de la vie des saints, notamment sainte Jeanne d'Arc et sainte Thérèse de Lisieux.
- Partie supérieure : scènes de la vie du Christ et de la Vierge.
Les verrières de la claire-voie figurent les symboles des litanies de la Vierge et les symboles eucharistiques et christiques (blé, raisin...).
Placé au revers de la façade principale, la tribune repose sur 4 colonnes dont les chapiteaux ont pour motifs la flore des pommes. Les deux statues, installées sous cette tribune de chaque côté de la porte principale, faisait partie d'un groupe sculpté en terre cuite du 18e siècle figurant la Donation du Rosaire. Ce groupe était situé dans le chapelle du Rosaire de l'ancienne paroissiale. Ces deux effigies représente sainte Catherine de Sienne portant la Croix dans sa main droite et saint Dominique ayant un livre dans sa main gauche. A ses pieds, un chien tient une torche dans sa gueule. Les deux saints ont une main levée pour saisir le rosaire.
Ornée des armes de l'abbaye de Jumièges, seigneur de Vimoutiers jusqu'à la Révolution, cette tribune supporte les grandes orgues. Commandé en 1898 au célèbre facteur d'orgue, Aristide Cavaillé-Coll, l'instrument est inauguré en 1905. Abîmé en 1944 et restauré par Roger Lambert, facteur d'orgues au Mans, en 1952, cet orgue possède un buffet en chêne en deux corps de part et d'autre de la rosace de la façade. La partie instrumentale est en étain (tuyauterie) et en bois (bourdons).
Le style néogothique est bien visible dans l'élévation intérieure de l'édifice. La partie basse comprend les piliers et arcades donnant accès aux ailes latérales. Dans la nef et le transept, les motifs des chapiteaux des piliers ont pour thème la flore locale. La partie intermédiaire correspond au triforium avec galerie de circulation. La partie supérieure est réservée aux fenêtres de la claire-voie.
Le Chemin de croix, daté 1921 et signé E. Thiery, se compose des 14 scènes peintes sur fond doré placées chacune dans un cadre en bois à décor de pinacles, arcades et colonnettes.
La chaire, exécutée au tournant des 19e et 20e siècles par L. André, directeur des Ateliers Saint-Joseph à Angers, est monumentale avec son double escalier et son pinacle sommital à plusieurs niveaux. Son ornementation est très riche :
- Sur le pied, sont représentés six personnages ou prophètes de l'Ancien Testament (Noé reconnaissable avec la colombe et le rameau d'olivier, Abraham tenant un couteau, David avec sa harpe et sa couronne, saint Jean-Baptiste revêtu de son vêtement en poil de chameau...).
- Sur la cuve, les Vertus théologales alternent avec les quatre Evangélistes.
- Sur le dorsal, le Christ bénissant.
- Sur l'abat-voix garni d'animaux fabuleux, les anges de l'Apocalypse sonnant de la trompette ou portant un phylactère.
- A l'amortissement de l'abat-voix, la Vierge à l'Enfant.
ornementation (colonne, pinacle, crochet, aigle)
Dans le déambulatoire, un tableau réalisé en 1665 par le peintre bourguignon Nicolas Chevillard, comme l'atteste l'inscription sur la toile, représente sainte Marie-Madeleine en pénitente. La sainte est placée devant un crucifix posé sur une petite table. Sa main droite soutient la tête d'où coule une larme et sa main repose sur un livre. Un crâne, symbole du lieu de la crucifixion est placé derrière le crucifix. Le paysage en arrière-plan est laissé volontairement dans l'ombre afin que la lumière provenant de la gauche derrière la crucifix mette en valeur le visage et le vêtement de Marie-Madeleine.
Les tympans des portes des deux sacristies sont décorés des armes du pape Léon XIII (sacristie ouest) et de Monseigneur Trégaro (sacristie est).
L'aigle-lutrin en bois de la première moitié du 18e siècle provient sans doute de l'ancienne église paroissiale. L'aigle aux ailes déployées pour soutenir les livres liturgiques est posé sur un globe et tient dans ses serres un serpent polychrome.