Saint Aubin de Bonneval
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Eglise Saint-Aubin
La nef de l'église de Saint-Aubin-de-Bonneval appartient à la fin de l'époque romane et date du 12e siècle. Elle comporte quatre travées en médiocre blocage, raidies par des contreforts en grison.
La deuxième travée au nord, comme celle en vis-à-vis au sud, est ornée d'une série d'arcatures. Les modillons comprennent, selon l'historien Lucien Musset, des têtes d'hommes et d'animaux, des bustes, des oiseaux, des fleurs de lys, des tibias croisés, une croix de Malte... Quant aux fenêtres, elles ont été pour la plupart remaniées au 17e siècle.
La partie la plus intéressante de l'édifice est la partie occidentale à pans de bois datant probablement du 15e siècle, sur laquelle s'élève le clocher polygonal en charpente. Le mur de façade est constitué de poteaux verticaux serrés séparés horizontalement par deux encorbellement prononcés. Le rythme de l'ensemble se complique au deuxième niveau par l'alternance de poteaux de remplissage simples ou élargis en consoles sous encorbellement et par des cordons intermédiaires malheureusement supprimés. Les élévations latérales sont faites de poteaux montants où s'encastrent des décharges en croix de saint André. L'ensemble serait dû aux libéralités des Houllays, seigneur du fief de Lobray, au nord-est du village, dont les armoiries figurent sur un des poteaux à l'intérieur.
La nef est décoré de pilastres et d'une voûte de lambris peints. Contre le mur du clocher est apposé un beau Christ accompagné d'une Vierge provenant de l'ancienne poutre de gloire. Sous la tour, deuxs panneaux en bois peint de la fin du 18e siècle représentant la Fuite en Egypte et le Baptême du Christ. A noter les deux statues de saint Michel terrassant le dragon en bois et de la Vierge à l'Enfant du 17e siècle.
Les retables latéraux, de style Louis XIII, forment un bel ensemble avec le maître-autel. Le retable nord, sommé par un fronton rompu orné d'angelots. Les colonnes torses ont un décor composé de grappes de raisin et d'oiseaux posés dans les pampres. La partie centrale est occupée par une toile de l'Assomption et les ailes par une statue de sainte Barbe et de la Vierge à l'Enfant. Couronné par un fronton à trois pans entouré des statuettes de saint Roch et de saint Sébastien, le retable sud comprend des colonnes torses avec chutes de végétaux et escargot sur les pampres, un tableau figurant saint Clair en son centre et deux statues en pierre du 17e siècle de saint Clair et de saint Vincent sur les côtés.
Le maître-autel présente un antependium ayant pour motif l'Agneau couché sur la croix et le livre aux sept sceaux. Son tabernacle est en bois polychrome à statuettes, colonnettes torses et consoles d'appuis à rinceaux. Le retable en bois peint, de même style que les autels latéraux, a une décoration comprenant colonnes droites ajourées avec chutes de feuilles, grappes de raisin et pampres, départs d'arcs, et anges adorateurs. Le tableau de l'Assomption est une copie du 19e siècle inspirée de l'Assomption du peintre Troy. Les ailerons abritent les statues des saints Aubin et Gratien en bois peints du 17e siècle. Le fronton à trois pans est surmonté d'une niche renfermant une Trinité. Par le présence des quatre colonnes creuses ajourées, le maître-autel rappellent les œuvres de Michel Lourdel, sculpteur rouennais de la première moitié du 17e siècle.
A proximité, deux toiles de la fin du 18e siècle figurent la Résurrection de Lazare et le Jugement de Salomon. Salomon y est représenté revêtu de la pourpre avec un visage juvénile voire féminin.