Camembert
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Eglise Notre-Dame et Sainte-Anne
Placée jusqu'à la Révolution sous le patronage de l'abbesse d'Almenêches, l'église de Camembert date pour l'essentiel du 16e siècle et se présente sous la forme d'un vaisseau rectangulaire en pierre calcaire et moellon avec un clocher en ardoises au-dessus de la façade occidentale. Des traces de reprises sont visibles dans le mur sud.
Lors de la réfection intérieure en 1882, des pilastres en plâtre ont été réalisés pour masquer les poteaux supportant la charpente. Cette dernière a été recouverte d'une fausse voûte en berceau. Plusieurs œuvres méritent le détour dans cet édifice :
- Une Education de la Vierge en bois peint du 16e siècle.
- Un tableau peint par Pingard en 1772 pour commémorer le pèlerinage de la confrérie de la paroisse de Camembert au Mont-Saint-Michel le 24 septembre 1772. Ce même peintre a exécuté pour l'église des Champeaux un tableau comparable figurant la procession de la confrérie du Saint-Sacrement en 1778. Le registre supérieur s'inspire des peintures de Reni Guido dit Le Guide (1575-1642) et présente saint Michel terrassant le démon tenu par une chaîne. Le registre inférieur montre la marche des pèlerins passant entre les vagues de la mer en direction du Mont-Saint-Michel : un tambour ouvre cette procession, suivent 12 membres de la confréries reconnaissables par le bâton fleurdelisé en leur main et le porteur de la bannière encore visible aujourd'hui dans l'église, le curé de Camembert, chapelain de la confrérie et un dignitaire ferment cette marche. Pingard a fait figurer au bas de ce tableau le noms de tous les participants. Le cadre peint est orné de fleurs de lys et de coquilles saint Jacques, symbole du pèlerin. Une copie de cette œuvre a été réalisée par Madame Soutumier pour l'église paroissiale du Mont-Saint-Michel, où elle est encore conservée.
- Une bannière de la procession de la fin du 18e siècle qui a fait l'objet d'une récente restauration. C'est cette bannière qui figure dans le tableau du pèlerinage de Pingard. Confectionnée en soie, en taffetas et en carton découpé et peint, elle est divisée par une croix grecque, au cœur de laquelle est représenté saint Michel terrassant avec son épée le démon enchaîné. Les bras de la croix divise l'ensemble en quatre parties ou cantons, chaque canton ayant un motif décoratif : fleur de lys sur fond d'azur (1er et 4e) et coquille sur fond de gueule (2e et 3e).
- Un tableau, signé du peintre argentanais Joseph Regnault. Copie d'une toile de Gérard Seghers (1591-1651)exécutée dans la seconde moitié du 17e siècle, cette toile représente saint Sébastien mort et attaché à un arbre. Un ange se tient à sa gauche et lui enlève une des flèches que le saint a reçu lors de son martyre.
Le maître-autel, du milieu du 19e siècle, est l'un des premiers exemples d'autels néogothiques dans notre région. Sa structure est en briques avec un parement en pierre calcaire.Son ornementation est à forme végétale et géométrique. L'antependium ou devant d'autel est orné d'un saint Roch et d'un saint Sébastien encadrant une représentation de la Cène. La porte du tabernacle en bronze a pour décor le Bon Pasteur. Ce tabernacle est placé au cœur d'un décor d'arcades en plein cintre ou trilobées. De part et d'autre de l'exposition, des dais abritent des statues en terre cuite de sainte Anne et sainte Barbe.