Crouttes
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Eglise Saint-Michel
Dominant la charmante vallée du Ruisseau de Crouttes en vis-à-vis de l'ancien prieuré Saint-Michel, possession des Bénédictins de Jumièges (76), l'église de Crouttes paraît du début du 16e siècle et se distingue par son puissant clocher carré latéral. Epaulée de contreforts d'angle, cette tour, dont les murs alternent couches de calcaire ocre et blanc, se termine par un toît en bâtière surmonté d'une flèche, forme que l'on retrouve à l'église Notre-Dame de Guibray à Falaise.
La façade occidentale est précédée d'un porche du 18e siècle ou du début du 19e siècle. La sacristie, qui fait pendant au clocher, a été construite en 1830, au moment de travaux de réparation à l'édifice.
L'intérieur a été remanié à partir de 1876, probablement sous la direction de l'architecte vimonastérien E. Le Reculeur. C'est à cette même date que sont posés les vitraux actuels issus des ateliers d'Alexandre et Amédée Ledien
A l'entrée, les fonts baptismaux de plan ovale avec cuve cannelée et rudentée du 18e siècle sont là pour nous rappeler que par le baptême tout homme devient enfant de Dieu et membre de la famille ecclésiale. Un Christ en croix du 17e siècle occupe la place centrale de l'arc triomphal.
L'ensemble du Maître-Autel et de son retable remonte à la première moitié du 18e siècle et a été restauré et entièrement repeint à la fin du 19e siècle. Le tabernacle qui le surmonte est de la même époque. Sa partie supérieure (thabor et exposition) a également été remaniée sans doute lors de la restauration de la fin du 19e siècle. Le retable, en plus de la réfection de sa polychromie, a subi d'autres transformations : remplacement des statues originales dans les niches par 2 statues en plâtre polychrome de saint Michel et saint Jean-Baptiste, ajout de reliquaires sous les niches... La toile centrale du 18e siècle, une Résurrection, est encadrée de chaque côté de chutes de feuilles et de fleurs et de deux colonnes cannelées couronnées de chapiteaux corinthiens. Le fronton repose sur des ailerons. Son centre est occupé par le triangle divin dans une nuée de gloire.
Au-dessus du Maître-Autel et du chœur, la fausse voûte en plâtre, qui remplace le voûtement traditionnel en lambris de bois, est décorée depuis les années 1890 de peintures exécutées par Barillet. Les quatre évangélistes y sont représentés dans des médaillons ovales avec cadres en trompe-l'œil. Ces motifs sont complétés d'une abondante ornementation. L'ensemble semble évoquer l'art du vitrail.
En plus de la Résurrection, deux autres tableaux de cette église méritent le détour :
- L'Education de la Vierge par sainte Anne avec saint Joachim peinte par Paul Hamon en 1842. L'originalité de cette peinture réside dans la présence de saint Joachim, qui est toujours absent dans l'iconographie traditionnelle de cette scène.
- La Procession du Pardon de Ploumanach exécutée par Charles-Alexandre Coessin de la Fosse (1829-1910) vers 1884. Cette huile sur toile représente un pardon, manifestation religieuse propre à la Bretagne, région d'orgine du peintre , à la fin du 19e siècle, sur la côte aux environs de Ploumanach (22). La procession, ouverte par des enfants porteurs d'un ex-voto sous la forme d'un bâteau, contourne une croix de chemin. Ensuite viennent un groupe de jeunes femmes en costume traditionnel qui tiennent les bannières secouées par le vent et sur un brancard une statue de la Vierge à l'Enfant. A leur gauche, un petit groupe de spectateurs assistent à cette procession. Viennent ensuite les fidèles avec les hommes en avant et les femmes en arrière, ces dernières portant un groupe sculpté de la Vierge de Pitié. A l'arrière plan, en fin de procession apparaît le Clergé précédé d'un clerc portant la croix de procession.